PubGazetteHaiti202005

Haïti/ sécurité : Plus de MMAS, la GSF a déjà pris le relais

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Dans une note de presse publiée ce mercredi 15 octobre 2025 sur sa chaîne WhatsApp, la Force de Répression des Gangs (GSF), anciennement connue sous le nom de Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité (MMAS), a annoncé qu’elle est déjà opérationnelle. Dans l'espoir de réunir un effectif de 5 500 membres et doté d’un mandat élargi s’étendant sur douze mois, cette nouvelle mission vise à pacifier le pays après l’échec de la MMAS, dont le mandat a pris fin le 2 octobre dernier.

 

 La transition entre la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité (MMAS) et la Force de Répression des Gangs (GSF) est désormais effective. Dans une note diffusée mercredi, la GSF a confirmé qu’elle est entrée en action, conformément à la Résolution 2793 (2025) du Conseil de sécurité des Nations Unies, adoptée le 30 septembre dernier. Cette résolution autorise la mise en place de la GSF pour une durée initiale de douze mois, avec un mandat renforcé et des moyens accrus.

Un mandat élargi et des objectifs précis

Dotée d’une capacité de 5 500 membres en uniforme et de 50 employés civils, la GSF est appelée à opérer avec une autonomie stratégique accrue. Son mandat repose sur quatre axes principaux : la lutte contre les gangs armés, la protection des infrastructures vitales, le soutien aux forces nationales et la facilitation d’un climat propice à la tenue d’élections libres.

La GSF peut ainsi mener des opérations indépendantes de lutte contre les groupes criminels, ou agir de concert avec la Police nationale d’Haïti (PNH) et les Forces armées d’Haïti (FAd’H). Elle dispose également du pouvoir d’arrêter et de détenir des membres de gangs présumés, tout en respectant les normes internationales relatives aux droits humains.

 

Un soutien institutionnel renforcé

 

Un autre volet majeur de cette nouvelle configuration est la création du Bureau d’Appui des Nations Unies en Haïti (UNSOH), prévu pour devenir pleinement opérationnel d’ici six mois. Ce bureau fournira un appui logistique, médical et opérationnel indispensable à la mise en œuvre du mandat de la GSF.

La note précise que la transition entre les deux missions s’est déroulée sans interruption des opérations ni vacance sécuritaire. Le personnel de la MMAS a été réintégré dans la GSF afin d’assurer la continuité des activités sur le terrain.

 

Premières actions et présence sur le territoire

 

Selon la GSF, plusieurs opérations conjointes avec la PNH et les FAd’H ont déjà été conduites, notamment dans la région de l’Artibonite. Une attention particulière est portée à la sécurisation de l’Hôpital Albert Schweitzer de Deschapelles, un centre de 200 lits qui dessert près de 350 000 habitants.

Les patrouilles se poursuivent également dans des zones stratégiques de la capitale et de ses environs : le centre-ville de Port-au-Prince, Téléco, Kenscoff, Furcy, Viv Mitchel, la zone aéroportuaire, Delmas, Petit-Rivière de l’Artibonite et Pont-Sondé.

 

Appui international et engagement

 

Selon la note, le gouvernement américain a récemment livré vingt véhicules blindés de transport de troupes (APC), dont cinq déjà déployés dans l’Artibonite, en signe de confiance envers la nouvelle mission. Ces renforts qui traduiraient le soutien continu de la communauté internationale à la GSF dans ses efforts pour restaurer la sécurité en Haïti.

La Force de Répression des Gangs se dit « profondément reconnaissante envers le Gouvernement et le peuple haïtien » pour leur appui et leur collaboration. Elle réaffirme son engagement à protéger les populations et à contribuer à l’instauration d’une paix durable sur tout le territoire.

 

Une transformation rapide mais sans renforts concrets

 

Alors que cette mission a rapidement pris la relève de la MMAS, ce sont pour l’instant les mêmes agents qui restent déployés sur le terrain. Aucun nouveau contingent n’a encore été ajouté. La GSF, qui devait compter officiellement 5 500 membres, s’appuie toujours sur les effectifs hérités de l’ancienne mission.
Aucune date n’a été communiquée pour un éventuel nouveau déploiement ni pour une prochaine livraison de matériel, après la récente réception des blindés fournis par les États-Unis.

Par ailleurs, des critiques éparses surviennent sur cette énième mission étrangère. Pour des organisations sociopolitiques, il aurait été mieux que les forces nationales de sécurité bénéficient de la part des partenaires internationaux de moyens adéquats pour combattre les gangs armés. 

 

 

 

Par Wideberlin Sénexant

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