Le Ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) a annoncé le vendredi 22 août 2025 avoir pris des mesures conservatoires à l’encontre de ses agents de sécurité impliqués dans l’incident qui a coûté la vie au jeune Zamy Wanderson, élève du Collège Canado-Haïtien.
Dans une note officielle, le MENFP indique que les quinze (15) agents présents sur les lieux au moment du drame, ainsi que leurs armes de service, ont été remis aux autorités judiciaires et policières compétentes. Cette décision vise à permettre à l’enquête en cours de se dérouler en toute transparence.
Wanderson Zamy, âgé de 19 ans, a été mortellement touché d’une balle en plein ventre le lundi 18 août, à Delmas 83, devant les locaux du ministère. Selon des témoins, le tir provenait d’un agent de sécurité qui tentait de disperser une manifestation d’enseignants stagiaires en colère. La balle a atteint le jeune étudiant alors qu’il se trouvait à bord d’une motocyclette.
Ce drame a bouleversé la jeunesse haïtienne et suscité une vague d’émotion sur les réseaux sociaux, où Wanderson, passionné de basketball et créateur de contenu numérique suivi sur TikTok, était connu sous le pseudonyme WZ12.
Le MENFP, tout en présentant ses « condoléances émues » à la famille de la victime, à ses camarades de promotion et à l’ensemble de la communauté éducative, affirme qu’il suivra « de très près » l’évolution de l’enquête afin que toute la lumière soit faite sur ce drame.
De son côté, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a condamné « avec la plus grande fermeté » cet assassinat et promis que les auteurs seront traduits en justice. « Ce drame touche le cœur même de notre Nation, car il frappe notre jeunesse, il frappe notre avenir », avait-il déclaré dans une note publique.
Le jeudi 21 août, des centaines de personnes, en majorité des jeunes, ont manifesté devant le MENFP à Delmas 83 pour réclamer justice pour Wanderson. Brandissant pancartes et portraits du jeune basketteur, ils ont exprimé leur douleur et leur colère face à ce qu’ils qualifient de « crime d’État ».
La Fédération haïtienne de basketball, ses anciens camarades du Collège Canado-Haïtien et de nombreux internautes ont également rendu hommage à Zamy, symbole d’une jeunesse pleine d’espoir mais brutalement sacrifiée.
Il faut rappeler que les enseignants stagiaires protestaient contre le non-respect d’un protocole signé avec l’École normale supérieure (ENS), qui prévoit leur intégration dans le système éducatif. Selon eux, le ministère aurait privilégié des nominations politiques, au détriment des jeunes diplômés.
Au-delà de cette décision du ministère de suspendre les agents de sécurité concernés, plus d’un attend des résultats concrets et rapides de l’enquête en cours. La population espère une investigation minutieuse, menée sans complaisance, afin que les responsabilités soient établies et que justice soit rendue.
Pour l’heure, aucune information officielle n’a encore été communiquée concernant la date des funérailles de Wanderson Zamy, ni sur un éventuel accompagnement de la famille par les autorités de l’État.
Par Wideberlin Sénexant
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